Quand laisser mon bébé pleurer pour qu’il s’endorme ?

Quand laisser mon bébé pleurer pour qu’il s’endorme ?

Le sommeil de l’enfant est un sujet qui préoccupe énormément les jeunes parents. Entre les pleurs nocturnes, les réveils fréquents et les nuits blanches, il est difficile de savoir quand et comment intervenir. Deux questions courantes reviennent souvent : à partir de quel moment puis-je laisser mon enfant pleurer pour qu'il s'endorme ? Quelles méthodes pour que mon bébé s’endorme ? La Tribu Happy Kids vous propose un tour d'horizon par tranche d'âge.


De la naissance à 6 mois : des nuits hachées (et c’est normal)

 

Pendant les premiers mois, les pleurs sont le principal moyen de communication de votre bébé. Il a faim, il a froid, il est mouillé, il a besoin d'un câlin... Bref, le laisser pleurer n'est pas encore une option.

Pourquoi ne pas laisser pleurer un nouveau-né ?

  • Immaturité neurologique : Le cerveau de votre bébé n'est pas encore assez développé pour se calmer seul.
  • Besoins physiologiques fréquents : Les nouveau-nés doivent être nourris très souvent car ils tètent de petites quantités qu’ils digèrent rapidement.
  • Construction du lien d'attachement : Répondre aux pleurs de votre bébé aide à renforcer votre relation et sa confiance en vous.

En résumé, jusqu'à 3 mois, les parents sont invités à répondre aux pleurs, à faire autant de câlins que possible, à boire beaucoup de café et à s’abonner à la newsletter de La Tribu Happy Kids pour se détendre. 

Entre 4 et 6 mois, les parents commencent à voir la lumière au bout du tunnel. Les nuits deviennent légèrement plus longues, mais le bébé peut encore se réveiller plusieurs fois

Dès la naissance, les parents sont encouragés à introduire des routines de sommeil. C’est la première étape vers l'autonomie.

Selon l’étude de Tsai et al. (2021), une routine de coucher d’au moins 5 nuits par semaine et initiée au plus tard à 21 heures était associée à un sommeil nocturne plus long et moins variable chez les nourrissons. Cela suggère qu’une routine de coucher cohérente mise en place en accord avec des heures de coucher appropriées à l’âge devrait être systématiquement conseillée aux jeunes parents.

Selon une autre étude (Cai & al., 2023) un coucher plus tôt et des routines cohérentes dès le plus jeune âge seraient associés à de meilleurs schémas de sommeil.

Pourquoi les routines sont si importantes pour les bébés ?

Selon le site gouvernemental des 1000 premiers jours, les routines jouent un rôle crucial dans la vie d’un bébé car elles lui offrent une sensation de sécurité et de confiance. Lorsque le bébé observe une séquence d’activités se dérouler de manière répétitive, il est capable de les anticiper. Cela lui permet également d’établir des connexions entre les différentes activités et de se repérer dans le temps. Cela lui fournit un cadre rassurant qui le sécurise dans son exploration du monde.

Les routines présentent également de nombreux avantages pour les parents. Elles leur permettent de gagner du temps au quotidien. Effectuer les tâches dans un ordre précis, ranger les objets toujours au même endroit… Tout cela crée des automatismes qui aident les parents à ne rien oublier et à passer moins de temps à chercher. Cela permet également de libérer du temps, que les parents peuvent passer avec le bébé ou à se reposer.


Le conseil psy : Placer le bébé dans son lit quand il est somnolent mais éveillé, pour qu'il apprenne à s'endormir seul mais surtout car le parent risque de le réveiller au moment de le mettre dans son lit.

Dans tous les cas, laisser pleurer bébé n'est pas encore recommandé. Si les pleurs persistent, il est toujours préférable d’y répondre rapidement pour rassurer le nouveau-né.


De 6 à 12 mois : la transition vers un sommeil autonome du bébé

À partir de 6 mois, la majorité des bébés sont capables physiologiquement de faire leur nuit. Cependant, il est bon de rappeler que chaque bébé est unique, et que certains peuvent encore avoir besoin d’attention particulière (tétée, soins, etc.).

Pour favoriser l’endormissement autonome de l’enfant, il est important de maintenir des routines régulières pour signaler l'heure du coucher auprès du bébé.

À cet âge-là, il est possible d’introduire progressivement la méthode Ferber (ou appelée autrement la méthode des pleurs contrôlés) :

  • C’est une méthode progressive : elle conseille aux parents d’espacer leurs interventions auprès de leur bébé de quelques minutes pour voir s’il parvient à trouver le sommeil seul.
  • Temps de pleurs limité : Si les pleurs persistent au-delà de 5 à 10 minutes, il est préférable d'intervenir pour le rassurer.

Le but est d'aider votre bébé à apprendre à se rendormir seul, tout en respectant ses besoins émotionnels.

Cette méthode peut ne pas convenir à tous les bébés ou à tous les parents. L'important est de rester à l'écoute des besoins de votre enfant.

Cette méthode permet également aux parents de faire la différence entre les pleurs d’un entre-deux cycles de sommeil (l’enfant s’agite mais n’est pas totalement réveillé, il va enchaîner seul sur un autre cycle) et des véritables pleurs de demandes de réassurance.

Entre 9 et 12 mois, les bébés commencent à développer une plus grande indépendance. Ils peuvent comprendre que vous n'êtes pas loin, même s'ils ne vous voient pas. C'est une période clé pour renforcer les habitudes de sommeil chez l’enfant.


De 12 à 18 mois : L'apprentissage de la patience de l’enfant

À cet âge, l’enfant commence à comprendre davantage les routines et les attentes. C'est le moment de renforcer les habitudes de sommeil.

Il est conseillé d’encourager l'autonomie du coucher de l’enfant avec humour. Les parents peuvent mettre en place des rituels amusants. Il faut faire du coucher un moment agréable avec par exemple la lecture des histoires préférées de l’enfant, l’écoute d’une comptine ou d’un conte d’une Boîte à Histoires, la reproduction du rituel par l’enfant sur une peluche ou une poupée, etc.

La méthode des pleurs contrôlés peut être utilisée plus librement, mais toujours en veillant à ne pas dépasser 10 à 15 minutes de pleurs sans intervention. Patience et constance sont vos meilleurs alliés.


De 18 mois à 2 ans : La résistance nocturne

Bienvenue dans cette période où les « Non ! » et les « Je ne veux pas dormir ! » rythment souvent les soirées. L’enfant, en pleine quête d’autonomie, teste les limites et peut résister avec force à l’heure du coucher. Ce comportement, bien que difficile pour les parents, est une étape normale et importante de son développement.

 

Pour traverser cette phase avec sérénité, il est essentiel d’allier bienveillance et communication. Voici quelques pistes :

  • Offrir des choix limités : Proposez-lui de choisir entre deux pyjamas ou deux histoires. Cette approche simple donne à l’enfant un sentiment de contrôle tout en respectant le cadre que vous posez.

 

  • La méthode des jetons : Pour éviter les multiples demandes (bisou, verre d’eau, câlin...), donnez à votre enfant deux jetons au moment du coucher. Chaque demande supplémentaire coûte un jeton. Une fois les deux jetons épuisés, expliquez calmement qu’il n’y aura plus d’interventions. Ce système permet à l’enfant de visualiser les limites tout en respectant son besoin d’être rassuré.

 

Face aux pleurs : rester présent et expliquer

Il peut arriver que, malgré vos efforts, votre enfant pleure au moment du coucher. Dans ce cas, il est crucial de ne pas laisser ces pleurs sans explications ni accompagnement.

  • Prenez un moment pour lui expliquer pourquoi il est important de dormir : « Le sommeil t’aide à être en forme pour jouer, pour grandir, et pour passer une bonne journée demain. »

 

  • Rappelez-lui que vous êtes à proximité, que vous l’aimez et que vous serez là à son réveil : « Même si tu ne me vois pas, je suis tout près. Tu es en sécurité. »

 

  • Si vous décidez de le laisser pleurer un moment, faites-le avec bienveillance et cohérence. Cela ne signifie pas ignorer ses émotions, mais plutôt lui permettre d’apprendre à s’apaiser par lui-même, tout en restant dans un cadre rassurant.

 

Un équilibre entre cadre et réconfort

Il est important de distinguer les pleurs d’opposition (lié au refus du coucher) des pleurs de détresse. Si l’enfant semble angoissé ou a besoin d’être rassuré, accordez-lui votre écoute tout en maintenant les limites fixées. Par exemple, vous pouvez dire : « Je comprends que tu sois triste ou fâché, mais c’est l’heure de dormir. C’est important pour toi. »

 

L’accompagnement des pleurs avec des mots et une présence douce permet à l’enfant de comprendre qu’il n’est pas seul, tout en apprenant progressivement à gérer cette séparation temporaire. Chaque enfant étant unique, il est essentiel d’adapter votre approche à ses besoins.


De 2 à 3 ans : L’apparition des terreurs nocturnes et des cauchemars chez l’enfant

Votre enfant commence à développer son imagination, ce qui peut entraîner des cauchemars et des terreurs nocturnes. La gestion du sommeil devient un exercice d'équilibriste.

Conseils pour apaiser l'enfant : 

  • Une lumière douce : Une veilleuse par exemple
  • Réconfort et calme : Rassurer l’enfant avec calme en cas de pleurs soudains.

Laisser pleurer l’enfant n'est pas recommandé pour les cauchemars et les terreurs nocturnes. Cependant, pour les réveils sans raison apparente, vous pouvez attendre quelques minutes avant d'intervenir.

Pour en savoir plus sur les Rêves et les cauchemars, et apprendre la différence entre cauchemars et réveil nocturne, il suffit d’aller regarder la vidéo dédiée à ce sujet sur la chaîne Youtube de La Tribu Happy Kids.


Après 3 Ans : La routine, encore et toujours pour un sommeil serein

À partir de 3 ans, les enfants ont généralement des habitudes de sommeil bien établies. Cependant, les réveils nocturnes peuvent encore se produire.

Il est alors conseillé de maintenir de bonnes habitudes de sommeil :

  • Routines cohérentes : Continuer à respecter une heure de coucher régulière. Pour aider l’enfant à maintenir cette routine, il est possible d’afficher dans sa chambre par exemple « Ma Routine du coucher », une affiche développée par La Tribu Happy Kids de prévention et de conseil pour aider parents et enfants avant le grand saut dans la nuit !
  • Responsabilisation : Encourager l’enfant à rester dans son lit toute la nuit.

À cet âge, laisser pleurer l’enfant peut être plus facile, mais toujours avec des limites de temps et beaucoup de réassurance.

Afin d’aider un enfant à mieux gérer ses émotions, et notamment au moment du coucher, les experts de La Tribu Happy Kids ont développé « Mon Kit de médiation émotionnelle », un kit numérique qui s’articule en quatre livrets : 

  • L'intelligence (livret La Tête)
  • La relation et l'affectivité (livret Le Cœur)
  • Le corps (livret Le Corps)
  • L'environnement (livret Les Rituels).

Ce livret est conçu pour s'intégrer au quotidien familial aisément : il peut être lu par les parents avec les enfants, mais est également conçu comme support de séances avec des professionnels de santé.


Conseils généraux pour tous les âges

Créer un environnement de sommeil idéal

  • Chambre sombre et calme : Utiliser des rideaux occultants et éliminer les bruits gênants.
  • Température confortable : La chambre doit être ni trop chaude ni trop froide, autour de 18-20°C.


Comprendre les besoins de sommeil de son enfant

  • Besoins individuels : Chaque enfant est différent. Certains ont besoin de plus de sommeil que d'autres, les parents pourront s’en rendre compte rapidement au fil des semaines.
  • Signes de fatigue : Apprendre à reconnaître les signes de fatigue chez l’enfant pour le coucher au bon moment.


Éviter les pièges communs

  • Pas d'écrans avant le coucher : La lumière bleue des écrans peut perturber le sommeil. La Tribu Happy Kids vous révèle tout sur les risques des écrans sur vos enfants sur son blog.
  • Évitez les aliments excitants : Pas de boissons sucrées ou de chocolat avant le coucher.


Quand demander de l'aide ?

Signes d'un problème de sommeil chez l’enfant

  • Réveils fréquents et prolongés : Si un enfant se réveille souvent et met longtemps à se rendormir.
  • Somnolence diurne excessive : Si un enfant est constamment fatigué pendant la journée.

Nos experts de La Tribu Happy Kids ont étudié de manière détaillée les signes d’alerte des troubles du sommeil sur leur Blog.


Consulter un spécialiste

  • Pédiatre ou spécialiste du sommeil : Si vous êtes préoccupé par les habitudes de sommeil de votre enfant, consultez un professionnel.

Et là encore nos experts de La Tribu Happy Kids vous aident grâce à leur article sur Qui consulter en cas de troubles du chez son enfant.


Il n'existe pas de solution unique pour tous les enfants. L'écoute, la patience et l'adaptation sont les clés pour aider votre enfant à développer de bonnes habitudes de sommeil. Que vous choisissiez de le laisser pleurer ou non, l'important est de créer un environnement sécurisant et aimant.

En fin de compte, rappelez-vous que le sommeil est un processus évolutif. Votre enfant finira par dormir toute la nuit, et vous retrouverez vos nuits paisibles. Et pour vous accompagner dans cet optique, La Tribu Happy Kids a créé la Boîte de Nuit, contenant des informations et des outils à utiliser au quotidien ! En attendant, profitez des câlins nocturnes, même si parfois cela signifie moins de sommeil pour vous. Après tout, ces moments précieux ne durent qu'un temps.

Alors, chers parents, armés de votre nouvelle connaissance sur le sommeil de votre enfant, attaquez-vous à la nuit avec humour et confiance. Vous êtes des super-héros du sommeil, même si parfois, vous ressemblez davantage à des zombies !


Pour plus de conseils de La Tribu Happy Kids, rejoins la tribu sur Instagram !


Sources

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Cai, T., Sutter, C., Donovan, S. M., & Fiese, B. H. (2023). The relationship between maternal and infant sleep duration across the first two years. Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics/Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics, 44(6), e421–e428. https://doi.org/10.1097/dbp.0000000000001195

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